Lettre de Jean Sartho , [Saint Jean de Luz ], à un ami, [Louisbourg ?]
Dublin Core
Titre
Lettre de Jean Sartho , [Saint Jean de Luz ], à un ami, [Louisbourg ?]
Créateur
Sartho, Jean
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 5049 Ko, transcription 648 Ko) ; le texte contient 829 mots.
Support
papier
Langue
français
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
course
commerce, communications, transports
correspondance
Description
Jean Sartho, depuis Saint Jean de Luz, écrit à un ami à Louisbourg, lui rappelant leurs connexions passées et exprimant sa gratitude pour l'aide précédemment reçue.
Résumé
Jean Sartho se remémore le temps où ils travaillaient ensemble et comment il avait aidé son ami à obtenir un poste grâce à leurs bonnes relations. Il profite de cette lettre pour demander un service concernant quatre marins qu'il a engagés pour une campagne sur un corsaire, en lui fournissant les procurations nécessaires pour que cet ami puisse collecter et transférer leurs parts des prises. Sartho exprime son espoir que son ami puisse gérer ces affaires efficacement et se dit prêt à rendre la pareille.
Couverture spatiale
Louisbourg
Bayonne
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
198
[Pas d’enveloppe]
Monsieur,
L’époque du temps devrait, semble t’il, faire oublier les personnes qu’on a connu, et fréquenté, je ne serais pas surpris, que vous ne m’eussiez perdu d’idée, et que vous m’eussiez oublié totalement, mais si je vous rappelle, certaines circonstances, je suis assuré que je ne vous seray pas inconnu. Rappellez vous donc s’il vous plait, que lorsque vous étiez a l’autel de ville en qualité de Commis greffier, je restois commis chez feu Monsieur Laurens Lagarde et que nous vivions, vous et moy d’une très bonne union, et nous avions des fréquentations d’amitié. Ces motifs, firent que je vous fus plutôt favorable, que contraire auprès dudit Sieur Lagarde, lorsqu’il vous procura le poste de secrétaire auprès de feu Monsieur St Oride, général de l’Ille Royalle, vous ne devez pas doutter, du plaisir sensible et de la part sincère que je pris à votre avancement, vous l’avez meritté il est vray, mais l’on est heureux lorsque la fortune favorise les personnes, je ne puis donc que vous en souhaitter la continuation, remplie d’une félicité qui fasse l’accomplissement de vos désirs avec une santé des plus parfaites. Lorsque vous partites donc d’icy, vous me fittes la grâce de m’offrir vos services, et votre protection, dans ce païs là mais l’occasion ne s’en est point presentée, pour m’en prevaloir, jusqu’à ce jour, qui est à l’occasion de quatre matelots que je prends la liberté de le faire, qui sont les nommez Pierre Chapital habitant de la paroisse de Soraide [Souraïde] près St Jean de Luz, Joseph Dutieux, natif d’Auch, Pierre Daniel, de St Malo, Jean Lirman de Grandville, lesquels j’ay engagé pour faire la campagne, dans un des plus beaux corsaires, qui se soit encore batti dans ce port, qui est de 107 pieds de quille passez, montant 26 canons de 8 livres sur son pont et 10 de 4 livres sur ses gaillards, équipé de 370 à [3]80 hommes, commandé par monsieur Pierre Garralon, personne très digne, et qui correspond par son mérite à la beauté de la fregatte nommée Le Comte de Gramont dont je suis le principal armateur. Ces quatres marins, ont fait la course chez vous, sur les goalettes La tourterelle et La victoire, Capitaine Mr Simonin armées en course, par Messieurs Imbert et Lannelongue, ainsy que vous le verrez par leurs deux procurations cy jointes , retenues le 18e et 19e du passé par Dhiriart, notaire royal, en ma faveur, dans lesquelles j’ay fait une substitution, en datte du 8e courant par devant le même notaire, que j’ay laissé en blanc, pour qu’on puisse les garnir en faveur de quelqu’un. Et attendu que ces quatre marins n’ont pas une personne de confiance, à Louisbourg (non plus que moy) pour faire retirer les parts et portions, qui leur peut revenir de leur campagne je n’ay peu me refuser à leurs vives instances, de me charger de leurs dites procurations, dans l’espoir que vous ne trouveriez pas mauvais que je vous les adressasse, ainsi vous les trouverez cy incluses, revetues de leurs égalisations, afin que vous ayez la bonté de faire paraître quelqu’un pour faire retirer du sindic des équipages, ou dépositaires, ce qui leur revient, après quoy je vous prie de profiter du retour de quelqu’un de nos navires qui viendront en Europe pour me remettre le fruit de leur dite course en une lettre de change, sur notre trésor royal, en me désignant, ce qui reviendra à un chacun pour le leur partager ou à leurs familles. Voillà Monsieur pour la première fois que j’ay l’avantage de vous écrire des embarras que je vais vous causer, mais un esprit de charitté m’y oblige par le même motif je me flatte que vous voudrez bien l’exercer en faveur de ces pauvres sujets, à mon tour je m’estimerois bien heureux sy jamais je pouvois trouver l’occasion a vous convaincre des sentimens d’estime et de reconnoissance avec lesquels j’ay l’honneur d’etre bien sincerement, Monsieur, votre très humble et très obeissant serviteur.
Jean Sartho
[Pas d’enveloppe]
Monsieur,
L’époque du temps devrait, semble t’il, faire oublier les personnes qu’on a connu, et fréquenté, je ne serais pas surpris, que vous ne m’eussiez perdu d’idée, et que vous m’eussiez oublié totalement, mais si je vous rappelle, certaines circonstances, je suis assuré que je ne vous seray pas inconnu. Rappellez vous donc s’il vous plait, que lorsque vous étiez a l’autel de ville en qualité de Commis greffier, je restois commis chez feu Monsieur Laurens Lagarde et que nous vivions, vous et moy d’une très bonne union, et nous avions des fréquentations d’amitié. Ces motifs, firent que je vous fus plutôt favorable, que contraire auprès dudit Sieur Lagarde, lorsqu’il vous procura le poste de secrétaire auprès de feu Monsieur St Oride, général de l’Ille Royalle, vous ne devez pas doutter, du plaisir sensible et de la part sincère que je pris à votre avancement, vous l’avez meritté il est vray, mais l’on est heureux lorsque la fortune favorise les personnes, je ne puis donc que vous en souhaitter la continuation, remplie d’une félicité qui fasse l’accomplissement de vos désirs avec une santé des plus parfaites. Lorsque vous partites donc d’icy, vous me fittes la grâce de m’offrir vos services, et votre protection, dans ce païs là mais l’occasion ne s’en est point presentée, pour m’en prevaloir, jusqu’à ce jour, qui est à l’occasion de quatre matelots que je prends la liberté de le faire, qui sont les nommez Pierre Chapital habitant de la paroisse de Soraide [Souraïde] près St Jean de Luz, Joseph Dutieux, natif d’Auch, Pierre Daniel, de St Malo, Jean Lirman de Grandville, lesquels j’ay engagé pour faire la campagne, dans un des plus beaux corsaires, qui se soit encore batti dans ce port, qui est de 107 pieds de quille passez, montant 26 canons de 8 livres sur son pont et 10 de 4 livres sur ses gaillards, équipé de 370 à [3]80 hommes, commandé par monsieur Pierre Garralon, personne très digne, et qui correspond par son mérite à la beauté de la fregatte nommée Le Comte de Gramont dont je suis le principal armateur. Ces quatres marins, ont fait la course chez vous, sur les goalettes La tourterelle et La victoire, Capitaine Mr Simonin armées en course, par Messieurs Imbert et Lannelongue, ainsy que vous le verrez par leurs deux procurations cy jointes , retenues le 18e et 19e du passé par Dhiriart, notaire royal, en ma faveur, dans lesquelles j’ay fait une substitution, en datte du 8e courant par devant le même notaire, que j’ay laissé en blanc, pour qu’on puisse les garnir en faveur de quelqu’un. Et attendu que ces quatre marins n’ont pas une personne de confiance, à Louisbourg (non plus que moy) pour faire retirer les parts et portions, qui leur peut revenir de leur campagne je n’ay peu me refuser à leurs vives instances, de me charger de leurs dites procurations, dans l’espoir que vous ne trouveriez pas mauvais que je vous les adressasse, ainsi vous les trouverez cy incluses, revetues de leurs égalisations, afin que vous ayez la bonté de faire paraître quelqu’un pour faire retirer du sindic des équipages, ou dépositaires, ce qui leur revient, après quoy je vous prie de profiter du retour de quelqu’un de nos navires qui viendront en Europe pour me remettre le fruit de leur dite course en une lettre de change, sur notre trésor royal, en me désignant, ce qui reviendra à un chacun pour le leur partager ou à leurs familles. Voillà Monsieur pour la première fois que j’ay l’avantage de vous écrire des embarras que je vais vous causer, mais un esprit de charitté m’y oblige par le même motif je me flatte que vous voudrez bien l’exercer en faveur de ces pauvres sujets, à mon tour je m’estimerois bien heureux sy jamais je pouvois trouver l’occasion a vous convaincre des sentimens d’estime et de reconnoissance avec lesquels j’ay l’honneur d’etre bien sincerement, Monsieur, votre très humble et très obeissant serviteur.
Jean Sartho
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Sartho, Jean, “Lettre de Jean Sartho , [Saint Jean de Luz ], à un ami, [Louisbourg ?],” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 21 novembre 2024, https://anpersana-prod.univ-pau.fr/items/show/381.